Nous sommes donc revenus une deuxième fois en Turquie. Une première fois entre la Syrie et Chypre, 400 km le long de la côte, puis au retour de Chypre, 500 km pour atteindre la Cappadoce en Anatolie centrale, ce qui nous fait un total de 11'705 km au compteur.
On craint pour nos vélos, ils sont en vrac sur le pont du bateau. Pour l'équipage, ce ne sont que des bagages, pour nous, ce sont des bijoux ! Comment leur expliquer qu'un vélo peut être
important ?
Où sont donc nos vélos ? On campe proche de Silifke et les tortues nous montrent leur grosse tête à 10 m du rivage au coucher du soleil. C'est très beau.
Puis on attaque la traversée des Taurus direction Karaman, ça monte et ça monte. Plus ça monte et plus c'est beau. Nous sommes faits pour la montagne, c'est sûr. A flanc de vallée profonde, on longe le fleuve où Frédéric Barberousse s'est noyé.
On dormira dans une station essence. La première d'une longue série ! ça vous fait rire ? et bien on nous accueille à merveille, wc, (douche) et restaurant puis le directeur nous ouvre son bureau, déplie un canapé deux places et bien qu'invités, nous sommes comme chez nous !
Le lendemain, descente d'enfer à 130 m d'altitude pour mieux remonter à 1'650 m, soit 1'500 m de dénivelé avec nos 50 kg de bagages ! Au sommet, on nous donne 2 kg de pommes délicieuses dont on a traversé les vergers toute la journée, et l'on campe à nouveau derrière une station essence. Notre repas est bien mal prévu mais... le pompiste nous apporte à manger. Nous ne mangerons d'ailleurs pas seuls...
Avec les poules ! On roule entre 100 et 120 km par jour pour arriver sur les plateaux d'Anatolie centrale. C'est cultivé, tout plat et bordé de collines et montagnes douces aux couleurs pastel. Le décor est très beau.
Pas de radar ! heureusement car on fait un excès de vitesse sur autoroute, et oui, sur autoroute ! on roule à 37 km/h, il y a des travaux, c'est limité à 30 ! Tout cela pour arriver en Cappadoce, et la Cappadoce, c'est quelque chose ! c'est grandiose, c'est unique au monde et c'est féerique.
Regardez d'abord simplement la vue devant laquelle nous nous sommes installés au camping pendant 11 jours. On ne se lassait pas de regarder les changements de couleur du matin au soir.
Le matin Le soir La Cappadoce
Avant de vous montrer les photos, un minimum d'explications s'impose.
Beaucoup d'occupations successives dont les Perses qui payaient leurs impôts en or mais aussi en chevaux. Ce sont eux qui ont appelé cette région Katpatoukia qui signifiait "le pays des beaux chevaux". Ce nom se transforma en Cappadocia.
Il y a des millions d'années, les volcans Erciyes à l'Est et Hasan Dagi à l'ouest de la Cappadoce déversent une épaisse couche de lave. La région subit ensuite une grande érosion éolienne et fluviale, créant ainsi des formes tout à fait étonnantes. Ces formes seront utilisées par les différentes civilisations pour y construire :
- Leurs habitations, car cette roche tendre et isolante est facile à creuser. Leurs pièces seront fraîches en été et douces en hiver.
- Leur système de protection contre les envahisseurs en créant des villes souterraines allant jusqu'à huit étages, le principe de nos parkings quoi !
- Leurs lieux de culte cachés pour les premiers chrétiens (par la suite, du 6ème au 9ème siècle, ce fût un des plus grands centres de la chrétienté)
- Des abris pour leurs animaux, fourrages, etc.
Ci-dessous les photos de ces beautés naturelles, cheminées de fées et vallées uniques au monde.
"Vallée rose" de Göreme "Vallée rose" de Göreme Vallée de Zelve "Vallée des pigeons" de Göreme "Vallée des pigeons" de Göreme "Vallée des pigeons" de Göreme avec le volcan Erciyes enneigé à l'horizon "Vallée rose" de Göreme Vallée de Zelve "Les trois belles" d'Ürgüp Les églises rupestres ornées de fresques religieuses dans un état de conservation impressionnante.
L'église "Karanlik" Les villes souterraines
Une des portes de pierres infranchissables de la ville souterraine de Derinkuyu Ville souterraine de Derinkuyu Nous y sommes restés 11 jours, dont 4 pluvieux avec glace sur la tente le matin. Cette région est évidemment touristique, mais formidable pour un dépaysement total et de très belles randonnées.
"Vallée rose" de Göreme Christine à son sommet ! dans la vallée de Zelve Nous devons continuer d'avancer, sans en avoir le choix. La pression est importante. La météo parle de neige, de moins 12 degrés à Erzurum, d'hiver installé définitivement... Evidemment, c'est notre route. Il nous reste 1'100 km pour atteindre la douane iranienne. Rien sur cette route qui nous demande une halte. Nous prévoyons une douzaine de jours dans ces montagnes qui vont nous aligner un certain nombre de cols au-dessus de 2'200 m. Nous venons d'acheter chaussures et vêtements chauds, espérons qu'ils suffiront.
Vous saurez tout dans notre prochain texte.